Classement ChangeNOW/Les Échos 2024

La transition écologique est devenue une priorité pour les établissements d'enseignement supérieur en France. Les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs, souvent perçues comme des viviers de futurs leaders et innovateurs, s'engagent de plus en plus dans des démarches responsables, intégrant les enjeux climatiques et de durabilité dans leurs programmes et leur fonctionnement. La 4 eme édition du classement ChangeNOW/Les Échos, publiée en 2024, met en lumière cet engagement en évaluant 60 grandes écoles françaises selon leur impact écologique et social.

Favoriser l'engagement écologique dans l'enseignement supérieur

En partenariat entre ChangeNOW, plateforme mondiale dédiée aux solutions pour la planète, et le média Les Échos, ce classement a pour but d'inciter les grandes écoles à intégrer des pratiques durables et responsables dans leur fonctionnement. Avec des critères d'évaluation rigoureux, le classement ne se limite pas aux seules émissions de carbone, mais englobe également :

• L'enseignement des enjeux environnementaux et sociaux dans les cursus.
• L'empreinte écologique des campus : gestion des déchets, réduction de la consommation énergétique, initiatives de mobilité douce.
• L'engagement étudiant et le soutien des initiatives étudiantes en matière de développement durable.
• Les partenariats avec des organisations dédiées à la transition écologique, permettant de sensibiliser et d'impliquer directement les étudiants dans des projets concrets.

Une progression notable en 2024 : des efforts récompensés

L'édition 2024 du classement révèle une nette progression des écoles dans leurs engagements écologiques. La moyenne des écoles évaluées atteint 13,3 sur 20, soit une amélioration par rapport aux années précédentes. Cette évolution témoigne d'un élan significatif vers la transition écologique, porté par une prise de conscience accrue des enjeux climatiques.

Top 3 des écoles de l'édition 2024

• HEC Paris : L'école a intégré des cours obligatoires sur la transition écologique et l'économie circulaire dans tous ses programmes. Elle a également lancé des initiatives de neutralité carbone sur son campus.
• CentraleSupélec : Cette grande école d'ingénieurs se distingue par son programme de recherche en énergies renouvelables et son partenariat avec des entreprises pour des projets durables.
• ESCP Business School : L'ESCP s'engage dans des programmes d'économie circulaire et de finance verte, formant les étudiants à comprendre l'impact des entreprises sur l'environnement.

Les critères d'évaluation : une approche globale pour la transition écologique

Le classement ChangeNOW/Les Échos utilise plusieurs indicateurs pour évaluer l'engagement des écoles dans la transition écologique. Ces critères sont répartis dans quatre grands domaines :

• L'enseignement et les programmes académiques : Les écoles sont évaluées en fonction de l'intégration des problématiques environnementales dans leurs programmes académiques. L'ajout de cours obligatoires sur la durabilité et la transition écologique devient un standard dans plusieurs écoles. Par exemple, HEC Paris a créé une « Fresque du Climat » qui est désormais obligatoire pour tous les étudiants en première année.
• La gestion des campus : Les actions concrètes pour réduire l'empreinte carbone des campus sont un critère clé. Les écoles mettent en œuvre des politiques de réduction des déchets, de recyclage, et d'efficacité énergétique. CentraleSupélec s'est illustrée en installant des panneaux solaires et en mettant en place un programme de réduction des déchets alimentaires dans ses restaurants.
• Les initiatives et engagements étudiants : Le soutien aux associations étudiantes et aux initiatives en faveur de l'écologie est également pris en compte. De nombreuses écoles encouragent leurs étudiants à mener des projets environnementaux, allant de la plantation d'arbres à l'organisation de journées de sensibilisation. L'ESCP Business School est saluée pour son association étudiante Green Wave, qui organise des ateliers sur l'impact écologique de la mode et du numérique.
• Les partenariats et collaborations avec des acteurs de la transition écologique : Certaines écoles, comme l'École Polytechnique, collaborent avec des institutions spécialisées en énergie renouvelable pour offrir aux étudiants des projets concrets. L'INSA Lyon, par exemple, collabore avec des entreprises pour mener des projets d'optimisation énergétique et de réduction des déchets industriels.

Les avancées significatives de l'édition 2024

La moyenne de 13,3/20 témoigne d'un progrès collectif parmi les écoles, mais plusieurs établissements se démarquent par leurs initiatives audacieuses :

• Une place croissante pour la transition écologique dans les programmes académiques : Aujourd'hui, 75 % des écoles classées ont introduit des cours obligatoires sur les enjeux climatiques et sociaux, et près de 40 % proposent des spécialisations ou des doubles diplômes en développement durable.
• Neutralité carbone comme objectif central : De nombreuses écoles s'engagent dans des démarches pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2030. HEC Paris et Sciences Po Paris sont des exemples marquants d'écoles ayant adopté des plans de réduction des émissions et de compensation carbone.
• Projets de recherche sur l'innovation durable : En parallèle des programmes académiques, certaines grandes écoles d'ingénieurs investissent dans la recherche pour développer des technologies de pointe pour la transition énergétique, comme des capteurs pour optimiser la consommation d'énergie ou des matériaux biodégradables.

Les défis restants pour les grandes écoles

Malgré les progrès réalisés, plusieurs défis subsistent pour que les écoles atteignent un impact durable :

• Un manque de ressources pour certaines initiatives : Certaines écoles, notamment celles de taille moyenne, évoquent des difficultés pour financer des projets d'envergure. Les investissements nécessaires pour transformer les campus en lieux écologiques représentent des coûts importants.
• L'intégration de la durabilité dans tous les cursus : Bien que beaucoup d'écoles intègrent la transition écologique dans leurs programmes, certaines spécialisations, notamment en finance ou en droit, restent en retard sur cette thématique.
• Mesure de l'impact réel : Bien que de nombreuses initiatives soient en place, peu d'écoles disposent d'outils efficaces pour mesurer l'impact environnemental de leurs actions. Le développement d'indicateurs de performance en matière de durabilité reste un enjeu crucial pour les années à venir.

Le rôle des étudiants dans le mouvement pour une éducation durable

Les étudiants jouent un rôle essentiel dans cette transformation. Dans de nombreuses écoles, ce sont les associations étudiantes et les collectifs qui poussent à l'adoption de pratiques durables. Par exemple, le collectif "Pour un réveil écologique", formé par des étudiants de grandes écoles, continue d'encourager les établissements à intensifier leurs engagements écologiques. Les écoles répondent en soutenant ces initiatives, facilitant l'organisation de conférences, d'ateliers et de journées dédiées aux enjeux climatiques.